Sites naturels et lacs de montagne

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Plateau de l’Arselle

Les pentes qui l’entourent ont une flore très riche, mais ce n’est pas l’originalité du lieu, elle est dans la partie plate, centrale qui constitue une tourbière d’altitude.
Il s’agit d’un milieu très pauvre en matières nutritives, saturé d’eau et acide. C’est pourquoi on y trouve une faune et une flore très spécifique. Ce sont de véritables conservatoires de la nature telle qu’elle était répandue à l’époque glacière. Lors du dernier retrait des grands glaciers, il y a 10 000 ans, les cuvettes et replats longtemps inondés ont vu croître des coussins de mousse (les sphaignes). Elles meurent par leur partie inférieure plongée dans un milieu trop acide, trop pauvre pendant qu’elles se développent par leurs parties supérieures à l’air libre. Leurs parties mourantes constituent la tourbe au cours des siècles.
Leurs parties vivantes va, à un moment donné se développer au-dessus du niveau de l’eau, formant une tourbière bombée, milieu rare dont fait partie l’Arselle, ou vous observerez des sortes de mottes de tourbe en forme de tours (« les touradons ») elles-mêmes séparées par des canaux de drainage (« les grouilles »), parfois très profonds et dissimulés par la végétation (le piétinement est un fléau pour ce milieu fragile).

La dégradation biologique d’une tourbière est lente. Elle constitue, par le pollen conservé au cours des siècles, une conservation extraordinaire de l’histoire végétale et climatique des siècles passés. La tourbe n’est plus utilisée comme « charbon du pauvre » comme ce fut le cas jusque pendant la dernière guerre (c’est ainsi que la majorité des tourbières européennes disparurent).

60 espèces, dont 40 spécifiques aux tourbières, sont recensées. Les plus importantes étant les sphaignes, les linaigrettes (avec leur plumeau blanc caractéristique) et les grassettes. On trouve 2 espèces protégées sur le plan national : 2 espèces de drosera, plantes carnivores qui digèrent les insectes leur apportant l’azote trop rare dans ce milieu très pauvre.
Beaucoup moins nombreux qu’au Lac Luitel, on trouve des pins à crochet, espèce qui se contente de la pauvreté du sol. En bordure de la tourbière, la forêt reprend ses droits et offre une superbe lisière agrémentée de bouleaux. Au printemps, trolles et narcisses abondent et colorent toute cette verdure.

Attention : le plateau de l'Arselle est un espace protégé (tourbière classée APPB - Arrêtés Préfectoraux de Protection Biotope), il y a donc quelques règles à respecter pour favoriser sa protection. Le feu, le camping sauvage, le bivouac, la cueillette et le dépôt de déchets y sont strictement interdits. Merci de rester sur le sentier qui en fait le tour, il est interdit d'aller sur le plateau afin de préserver les milieux fragiles.

Partez à la découverte du Plateau de l'Arselle à travers les différentes randonnées familiales, au départ de Chamrousse 1750, Chamrousse 1650 ou encore le Tour de l'Arselle.
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Lacs Robert

A l’origine les lacs Robert étaient un lac de surcreusement glaciaire (l’augmentation de l’épaisseur de la glace provoque le ralentissement de son écoulement, puis exerce une pression sur les roches pour former une cuvette).
Puis au fil du temps, cet unique lac se divisa en 2 puis 3 parties, dont l’assèchement quasi-total fut constaté, dans les années 50. Ces lacs sont alimentés par la fonte des neiges et pour les deux plus petits par la source des Trois Fontaines.
Le nom « Robert » signifierait les moutons, autrement dit, les lacs où ils se désaltèrent. Aujourd’hui encore, vous pourrez rencontrer le berger et son troupeau autour des lacs Robert pendant la saison estivale.

Aujourd’hui les lacs sont au nombre de quatre, les deux plus grands ne se séparant qu'en période de basses eaux. La profondeur maximale des deux plus grands lacs est de 24 mètres et de 8 mètres tandis que les deux petits (côté versant du Grand Sorbier) sont très peu profonds. L'exutoire du Grand Lac est souterrain. Le niveau des eaux peut considérablement évoluer d'un mois à l'autre, d'une part en fonction de la pluviosité, d'autre part en fonction de la saison (baisse d'octobre à avril, puis remontée des eaux en mai et juin). En quelques mois, le Grand Lac peut baisser de 10 mètres, voire plus, tandis que son voisin connaît des fluctuations plus modérées (de l'ordre de 3 mètres).

Situé à 1 998 mètres d'altitude, ils occupent sur environ 28 hectares le fond de la cuvette d'un cirque naturel. Leur altitude fait qu'ils restent gelés et couverts de neige en hiver. Ils sont bordés et dominés à l'est par le Petit Van (2 439 mètres), le Grand Van (2 448 mètres) et le Grand Sorbier (2 526 mètres).

D’un point de vue botanique, le site des lacs Robert est intéressant pour sa flore rare et diversifiée, avec des spécimens comme l’Androsace de Vandelli, l’Ancolie des Alpes, la Cardamine de Plumier que l’on rencontre en France dans le massif de Belledonne ; la Saussurée discolore qui est aussi une plante très rare.
Le site est aussi inscrit au réseau Natura 2000 sur 2 677 ha et nommée « Cembraie, pelouses, lacs et tourbières de Belledonne, de Chamrousse au Grand Colon ».
Vous pourrez pêcher dans les lacs Roberts.

Vigilance : le berger de Chamrousse a des chiens de conduite avec son troupeau (mais pas de patous), pour une bonne cohabitation entre pratiquants de la montagne et le travail du berger, merci de respecter quelques consignes. Ne pas traverser le troupeau, ne pas essayer de caresser ou de nourrir les chiens, le troupeau, ne pas faire de gestes brusques ou lancer des choses pouvant effrayer le chien, ne pas se mettre à courir et éviter de prendre des photos de trop près...

Plus d'informations sur la pêche, la réglementation liée à la pratique du bivouac et les randonnées sportives de Chamrousse pour découvrir les Lacs Robert (à partir de Chamrousse 1650 via le Lac des Pourettes ou la Brèche sud, ou encore la boucle des Lacs Robert).
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Lac Achard

Ce lac a un très rare privilège, celui d’être dans un milieu boisé qui va se clairsement avec l’altitude (jusqu’à 2200m environ). C’est ce qui confère au lieu un charme si particulier, sans parler de son harmonieuse configuration, bien visible en montant du col de l’Infernet.

Les tourbières, on les trouve tout autour du lac principal sous forme de petits lacs (la dénomination exacte est les "lacs Achard") en voie de comblement, mais dont l’activité biologique est très particulière. Par beau temps, vous aurez une vue exceptionnelle sur le Taillefer.
Le lac Achard fait partie depuis 2019 dans de l'Espace Naturel Sensible (ENS) Arselle - Achard qui oeuvre à sa protection.
Il est facilement accessible par les sentiers depuis la station et subi en saison estivale les conséquences de la sur-fréquentation, il faut donc faire particulièrement attention pour préserver ce magnifique lieu.

Attention : nous vous rappelons que le feu, le camping, la pêche et la baignade sont strictement interdits au lac Achard (sous peine d'amende). Le bivouac est lui autorisé, du coucher jusqu'au lever du soleil (sauf de mi-juin à mi-septembre en période de sur-fréquentation estivale). Merci de bien rester sur les sentiers afin de préserver les milieux fragiles.

Plus d'informations sur les randonnées familiales pour découvrir le lac Achard au départ du Plateau de l'Arselle, de la Croix de Chamrousse (via la télécabine), de Chamrousse 1750 ou encore Bachat-Bouloud, et la réglementation liée à l'interdiction de la baignade et de la pratique du bivouac.
 

Cembraie

C’est probablement le milieu le plus original de la commune, composé de pins cembros (ou Arolles).
Il faut savoir que la cembraie de Chamrousse est la plus occidentale des Alpes françaises, elle forme un paysage remarquable mélangeant, de façon unique dans les Alpes occidentales, pins cembro et pins à crochet.


La cembraie à myrtille et rhododendron que l’on retrouve à Chamrousse, est un type d’habitat, habituellement installé au-dessus de 1950 m, aux expositions les plus fraîches, dominé par le pin cembro, avec l'épicéa et le pin à crochets en individus dispersés.
La strate arbustive est dominée par le rhododendron et le camerisier bleu, la strate herbacée quant à elle est dominée par la myrtille et les airelles.
  • Facteurs écologiques : le pin cembro a besoin du casse-noix moucheté pour se disperser, en effet, ses graines enfermées dans des gaines trop épaisses nécessitent le bec de l'oiseau pour s'extraire et avoir la possibilité de germer. D'où l'implantation des arbres en bouquets après oubli d'une cachette de graines.
  • Facteurs humains : le pâturage avant la déprise agricole a fait disparaître cet habitat par trop grande pression sur la régénération. Aujourd'hui, dans certaines zones skiées, ce sont les atteintes aux jeunes arbres par passage des skis qui mettent en péril la régénération naturelle.
  • Valeurs écologiques et biologiques : les cembraies mûres, en équilibre sont assez peu étendues, elles présentent une flore représentative de l'étage subalpin et une mosaïque d'habitats très intéressante par le grand nombre de niches offertes à la faune et à la flore.

C’est dans le secteur du Lac des Pourettes avec sa randonnée au départ de Chamrousse 1650 que vous pouvez admirer la cembraie dans toute sa splendeur.